Communiqué
Publié le 27 Septembre 2018
Le 27 août 2018, les sites d’informations en ligne faisaient état de l’arrêt imminent du site Mashable avec France 24 en raison d’un désaccord stratégique entre France Médias Monde et Ziff Davis, le nouveau propriétaire américain de Mashable. La Direction ayant choisi de ne pas communiquer, les salariés ont appris la nouvelle avec stupéfaction… Par voie de presse.
Fruit d’une collaboration atypique entre une entreprise de l’audiovisuel public et un acteur privé, Mashable avec France 24 est parvenu, en quelques mois à peine, à s’imposer comme une plateforme d’informations incontournable chez les 18-35 ans. France Médias Monde a ainsi pu acquérir un savoir faire précieux pour remplir l’un des objectifs prioritaires fixés par le Président de la République qui reproche à l’audiovisuel public de ne pas s’adresser à une jeunesse qui a investi le Net et s’informe par les réseaux sociaux.
En concevant un site qui totalisait 2,3 millions de visites mensuelles et réunissait plus de 150 000 fans sur Facebook, l’équipe Mashable avec France 24 a su apporter la preuve que France Médias Monde savait parler à cette jeunesse... et susciter son intérêt !
UN CAPITAL À FAIRE FRUCTIFIER
Avec l’arrêt du site, le bon sens voudrait que notre Direction s’appuie sur cette équipe qui pourrait devenir le fer de lance d'un projet à destination d’un jeune public connecté qui délaisse les médias traditionnels. C’est le discours qu’a tenu la CFTC à Marie-Christine Saragosse en présence des journalistes de l'équipe Mashable.
Notre Présidente ne déclarait-elle pas lors de son audition devant le CSA : « la transformation réussie de l’essai Mashable avec France 24 doit être poursuivie. Ce projet, qui a permis une acquisition sans équivalent de savoir-faire d’une jeune équipe maniant la capacité à informer, divertir et inspirer les moins de 34 ans, mérite d’être conservé au sein du service public et valorisé. »
Pourtant, la Direction semble résignée à pousser ces salariés à exercer leurs talents ailleurs afin de se plier aux injonctions d’un État-actionnaire qui lui demande d’allouer plus de ressources au numérique tout en amputant son budget. Amère, la députée Frédérique Dumas, vice-présidente de la Commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale faisait récemment ce constat : « Certaines décisions se réduisent à des coupes budgétaires. Il n’y a pas d’ambition, pas de sens. »
DE LA PAROLE AUX ACTES
C’est précisément parce que les médias traditionnels sont en quête de sens que l’audiovisuel public doit se réinventer pour continuer à remplir ses missions. La Direction de FMM ne peut plus rester dans l’incantation permanente et doit placer la transformation numérique au cœur de sa stratégie d’entreprise pour s’adapter aux nouveaux usages et conquérir dès aujourd’hui le public qui demain, si nous n’y prenons pas garde, nous fera défaut.
Si l’État ne donne pas à France Médias Monde les moyens de ses ambitions, qu’il lui permette au moins d’avoir l’ambition de ses moyens. La Direction doit faire preuve de courage et affirmer sa vision : le départ les journalistes de Mashable serait un immense gâchis et un très mauvais signal pour l’avenir.