Publié le 19 Juillet 2018
La CFTC réclame de très longue date une revalorisation des forfaits des pigistes et des intermittents.
En 2015, lors de négociation de l’accord FMM, notre syndicat demandait en outre un cadre conventionnel plus protecteur pour nos collègues pigistes et intermittents. En guise de réponse, la Direction avait confirmé dans une note accompagnant l’accord FMM « son intention d’engager une négociation afin de déterminer, pour chaque population concernée [pigistes, intermittents, correspondants], les dispositions de l’accord d’entreprise qu’elle pourrait lui appliquer. » La note précisait que cette négociation pourrait s’ouvrir « en 2016 ».
Après quasiment deux ans d’immobilisme, quelques réunions de négociation ont bien eu lieu mais n’ont pas permis de déboucher sur un résultat satisfaisant.
Pigistes et correspondants :
- Alors que le montant de la plupart des piges n’a pas augmenté depuis plus de 10 ans à France Médias Monde, la direction s’est contentée d’une timide revalorisation des niveaux de rémunération les plus bas.
- Pour le paiement de la prime d’ancienneté, la Direction a choisi le SMIC comme base de calcul, plutôt que le montant réel de la pige, comme le revendique la CFTC.
- La Direction s’obstine à ne pas reconnaître l’ancienneté dans la profession des journalistes ayant exercé à l’étranger. La proposition de la Direction lie l’ancienneté à la détention de la carte de presse et déroge ainsi à la CCNTJ. La CFTC rappelle que « le journaliste professionnel est celui qui a pour occupation principale, régulière et rétribuée, l'exercice de sa profession et qui en tire le principal de ses ressources ». La détention de la carte de presse n’est nullement la condition d’application du statut de journaliste.
- Correspondants : la Direction a décidé d’arrêter de cotiser aux caisses de sécurité sociale et de retraite françaises mais n’a pas été en mesure de proposer une alternative permettant de doter les correspondants d’une couverture sociale adaptée à leurs besoins.
- Nous regrettons également que les correspondants soient exclus du bénéfice des primes à caractère social (Mariage, PACS, naissance/adoption, etc.)
Intermittents du spectacle :
- Aucune réévaluation du barème de rémunération des intermittents alors qu’il n’a quasiment jamais augmenté depuis près de 10 ans, sauf à l’initiative de la CFTC, lorsque les minima de l’accord de branche télédiffusion finissaient par rattraper certains forfaits de FMM, notamment ceux des assistants plateaux ou des chefs de production.
- Assistants plateaux : la proposition de la Direction de positionner les assistants plateaux sur le niveau 2 du barème de rémunération de l’accord de branche télédiffusion est parfaitement insuffisante. Elle ne reflète pas leur niveau de responsabilité ni la multiplicité des tâches qu’ils accomplissent et qui relèvent d’autres fonctions (assistant son, assistant prompteur, assistant OPV, aide de plateau). La CFTC demande de les positionner sur le niveau 4 de l’accord télédiffusion et de réévaluer leur rémunération en conséquence.
- Ancienneté : la Direction a proposé de créer un nouveau niveau de rémunération « M3 » pour les salariés qui collaborent avec FMM depuis au moins 6 ans et qui ont effectué au moins 80 jours de travail par an sur les 3 dernières années. S’il s’agit d’une avancée réelle, nous regrettons cependant que les conditions d’accès à ce nouveau niveau de rémunération soient trop restrictives et que le gain par rapport au tarif normal soit limité (+3 %).
- La CFTC déplore que rien ne soit prévu pour encadrer les fins de collaborations, parfois brutales et injustes et dont le nombre est en augmentation. On ne peut pas accepter que des collègues intermittents qui travaillent avec nous depuis plusieurs années se fassent remercier sans ménagement, sans préavis et sans aucune forme d’indemnisation.
Enfin, aucun de ces deux accords ne vient encadrer les conditions de passage vers un CDI. Les salaires proposés à l’occasion d’un CDI impliquent bien souvent pour les pigistes et les intermittents une baisse de rémunération qui n’est pas soutenable.
Les pigistes et les intermittents font vivre nos antennes quotidiennement. Ils participent pleinement aux succès de France Médias Monde par leur professionnalisme et leur implication sans faille. Nous leurs devons beaucoup et nous ne pouvons accepter plus longtemps qu’ils soient considérés comme des salariés de seconde zone, taillables et corvéables à merci.
La CFTC a décidé de ne pas signer ces accords négociés dans la précipitation et demande à la Direction de revenir à la table des négociations.